Ce King au regard amoureux c’est Yoann, il a dit oui à Bérénice (future Reine d’un jour à la rentrée !) le 9 juin dernier, chez eux, à Tours en petit comité.
Je vous laisse avec lui et sa belle plume, j’ai adoré son témoignage, vous verrez c’est très touchant.
D’autres portraits de King arrivent sur le blog mais je suis toujours à la recherche de témoignage pour continuer à faire vivre cette rubrique ! Les filles, je compte sur vous pour convaincre vos hommes.
Amélie
Nous avions décidé du neuf juin deux-mille dix-huit pour date de mariage. Parce qu’en Touraine, il n’a jamais plu un neuf juin sur les sept dernières années. Et en Touraine donc, ma terre de naissance, sa terre d’adoption. Dans une salle champêtre, une ancienne grange, qui a le mérite entre autres d’être « dans » la famille. Un endroit choisi pour d’évidentes raisons esthétiques et pratiques, mais qui inscrira en outre ce mariage dans l’histoire d’un lieu où l’année passée ma cousine a passé la bague au doigt de sa femme, où mes parents auront célébré plusieurs décennies d’union etc.
Mon rôle de futur époux, comment l’envisageais-je ? C’est-à-dire qu’avant cela, il m’a déjà fallu me résoudre à envisager quelques années avant un rôle de futur fiancé auquel je n’avais jamais réfléchi non plus. Le mariage était une idée particulièrement éloignée, distante de mon esprit, pour ne pas dire rejetée bien au-delà de mon horizon. Puis par amusement, par défi, par gimmick, Madame a introduit l’idée, en me demandant, à de multiples reprises, si c’était aujourd’hui -de quoi ? – que j’allais la demander en mariage pardi !
Alors par amusement, par défi, puis par curiosité et enfin par envie, j’ai fait ma demande. Y-a-t-il vraiment une différence entre l’époux, le fiancé, l’amoureux ? Sur le quotidien, si ce n’est statutairement, non. La différence n’existe que le jour dit.
Lors des préparatifs, en raison de nos caractères respectifs, Elle cherchait, proposait, imaginait, inventait. Quant à moi, mon rôle était plus pragmatique peut-être, d’ordre logistique et financier, savoir ce qui était possible, compliqué, aisé à mettre en œuvre. Cette période, oui, fut stressante. Comme si d’un seul jour à venir toute notre vie dépendait. Comme si l’oubli d’un seul détail pouvait faire s’ouvrir la Terre en deux et disparaitre l’humanité dans un déluge de feu. Les mariages de papier n’ont guère d’attrait et semblent se muer en monstres qui ne cessent de grossir au fil des jours qui nous rapprochent de la date. Qu’avons nous oublié ? Qu’avons nous mal fait ? Sommes nous en retard ?
Puis vient le moment où les premiers objets nous parviennent, où nous avons suffisamment mangé de yaourts en pot et bu de jus de fruit en bouteille de verre pour y glisser bougies et fleurs. Où l’on sait ce qu’on y mangera, qui prendra les photos, d’où viendront robes et costumes et à quoi ils ressembleront (sauf la robe en ce qui me concerne, cela va de soi !). Puis vient le moment où les amis qui se chargent des fleurs, des pâtisseries et douceurs, de prendre le micro et -on l’ignore encore- se glisser derrière le piano nous délivrent un aperçu des choses telles qu’elle apparaitront, gouteront, seront. Puis vient le jour où, du stress d’ouvrir le bal -moi qui n’ait jamais dansé de ma vie, jamais voulu, jamais souhaité- la seule évidence d’une chanson commune nous fait passer de la peur au désir. Où les premiers brins de paille du décor nous passent entre les doigts. Où l’on réalise que tous les invités ou presque seront présents. Où l’on réalise à quel point, aussi bien entouré de personnes de talent et de bonne volonté, tout sera simple.
L’attente fut interminable en effet -comme ce paragraphe. Du stress à l’impatience, ce chemin fait du jour du mariage une véritable délivrance. Pour le meilleur.
Je n’ai pas été surpris par la robe en soi, je veux dire, par sa forme, sa couleur ou son étoffe. Mais j’ai réellement été surpris de voir ma (future) femme dans un tel apparat. Je me suis laissé surprendre par le fait même d’être surpris de la trouver si belle, et d’être devant à la fois l’évidence et l’exceptionnel. Qu’elle ne cesse de faire preuve de tant de goût dans ses choix. Qu’elle ait mis tant de beau dans ma vie. Il ne pouvait en être autrement. Je me suis interdit de l’imaginer, elle, ce moment, tous ces jours durant qui l’auront précédé. Ce fut le juste moment, la juste robe, pour la bonne personne. Il m’a juste fallu quelques effort pour réaliser que ce mariage allait bien être le mien. Que cette femme allait bien être mienne. Que cette robe d’un jour m’est bien, quelque part, destinée.
Comment hiérarchiser les moments et les émotions d’une telle journées ? Tous se succèdent et je prête à chacun de ces souvenirs une grande valeur. Cette matinée où j’écrivais, disons la version définitive, de mes vœux quand, dans l’autre pièce, juste séparés d’une porte, je la savais et l’entendais s’apprêter en compagnie de ses témoins et ses très proches. Cet instant où ces derniers ont libéré les lieux pour que l’on puisse se découvrir, comme seuls au monde. Le plus inattendu pour moi fut l’arrivée dans le parc de la mairie où, au sortir de la voiture, l’on réalise que toutes les personnes, encore indistinctes, sont ici pour notre propre mariage. Quelque part, tous nous ont dit oui, eux aussi. Et quand bien même nous avions opté pour un comité (relativement) restreint, ils me semblaient particulièrement nombreux. C’est en claquant la porte derrière soi, puis en s’approchant, que les visages révèlent leur familiarité, que l’on reconnait. Aux sourires, aux regards, aux accolades, aux embrassades. Timides, exubérantes, émues, joyeuses, solennelles, camarades… Il y avait de tout. Comme un prélude aux autres moments à suivre. Aux discours de la cérémonie. Aux chansons inattendues. Aux vœux échangés et ponctués par le tonnerre. Et à Janis Joplin qui semblait, au soleil couché, avoir composé Summertime juste pour nous deux, nous permettre de danser l’un contre l’autre, encore une fois, seuls au monde, même au milieu de tous et au centre de l’attention.
Je suis allé chez l’Apiéceur (9 rue du Pont aux Choux, dans le 3ème arrondissement à Paris) sur le conseil d’un ami, invité et également pâtissier de notre mariage (son travail et celui de sa femme, fleuriste pour notre mariage, sont visible sur Vanille et Brindille et nous apprécions énormément ce qu’ils font). Il s’y était rendu l’année précédente, et m’a vanté le conseil qu’on y recevait autant que la qualité de la collection.
S’agissant de la première fois de ma vie qu’un costume devait m’être fait sur mesure, il me fallait être bien orienté et accompagné. Je ne remercierait surement jamais assez Camille Mann pour son travail. Je m’y suis rendu accompagné de Madame la première fois, je voulais être certain d’être approuvé dans mes choix. Je cherchais avant tout une certaine simplicité dans l’élégance, ou vice-versa. Il ne m’a pas fallu beaucoup de mots et d’explications, à peine l’idée générale (une chemise col officier, une veste et un pantalon dans les tons bruns) pour être entendu, compris, et qu’il me soit proposé le costume idéal. Choisir la ceinture m’aura presque été plus fastidieux que le costume en soi. La réaction de ma femme lorsque nous nous sommes découverts a confirmé à quel point ce choix était le bon.
Les choses sont parfaites telles qu’elles se sont déroulées. J’ai pour habitude de n’avoir ni remord ni regret. Je ne reviendrais pas plus sur le bonheur qui fut le mien, le nôtre, ce jour-là. Tout au plus, peut-être, aurions nous dû « assigner » des rôles plus clairs et précis à tous ceux qui ont travaillés et déployé tant d’énergie pour que cette journée se passe si bien, afin qu’ils se ménagent le temps d’en profiter autant que nous. Il ne faut pas hésiter à mobiliser ceux qui nous entourent ce jour là. Nous ferions pour eux avec un immense plaisir ce qu’ils ont fait pour nous.
Photographe : Chloé Fayollas . Ah, Chloé. Il doit bien arriver dans nombre de mariages que le ou les photographes se trouve(nt) parmi les invités. Nous, nous avons eu le plaisir de passer cette journée en compagnie de Chloé Fayollas en qualité de photographe, mais nous aurions eu le même plaisir de la compter au rang des convives. C’est à travers son travail, via son site internet que nous l’avons découverte. Je laisserais chacun découvrir ses clichés : leur qualité et leur caractère parlent d’eux-mêmes bien mieux que ce que je pourrais en dire. Ce qui est moins évident, c’est à quel point la personne est au diapason de son travail. D’échanges de mails en vidéo-conférences, en passant par un petit café partagé dans la capitale, il y a encore une fois une forme d’évidence qui est née de cette rencontre. Nous avons, je pense, eu la chance immense, au fil des préparatifs, de rencontrer ce, celles et ceux que nous voulions, que nous n’osions à peine imaginer même, pour ce jour. Chloé en fait partie. Mieux, je dirais qu’à partir de l’instant ou nous savions qu’elle ferait pour nous ce reportage, il nous a fallu être à la hauteur. Comme si, d’un seul coup, nous étions autorisés et capables de faire dans l’esthétique, le beau, d’être exigeants et d’estimer le mériter. Tout au long de cette journée, depuis les premiers rayons de soleil jusqu’aux flashs de la piste de danse, Chloé aura été dans la juste distance, à la fois remarquée et oubliée, car admise, acceptée et appréciée, de tout le monde. Et même de ceux qui se font un monde d’être photographiés. Dont je fais partie.
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Mille mercis King Yoann pour le partage et les confidences.
4 Comments
Quel beau et long témoignage !! J’ai adoré lire ce king et sa façon de relativiser le mariage et cette si belle journée ! Puis que de détails, très inspirant (pour mon futur mariage).
Très beau témoignage! C’est super d’avoir le ressenti d’un King!!
Très jolie témoignage !
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